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Interview

Ami et Kiyomaru Taménaga

Fondée à Tokyo en 1969, la galerie Taménaga est la première galerie d’art japonaise dont la spécialisation se porte sur les grands maîtres européens. Depuis sa création, la galerie a resserré les liens entre l’avant-garde française et l’archipel, par l’introduction de l’art moderne sur le marché de l’art japonais. Actrice majeure du marché internationale de l'art, la galerie œuvre à la découverte et la reconnaissance de la scène artistique asiatique contemporaine.

Pour la première fois, la galerie Taménaga exposera à la Pagode de Paris pour la 8e édition du Printemps Asiatique Paris, du 5 au 12 juin prochain.

Kiyomaru et Ami Taménaga © Studio Vanssay

Le succès de la Galerie Taménaga repose sur un héritage artistique et familial qui relie le Japon et la France. Ami et Kiyomaru Taménaga, en tant que représentants de la troisième génération, pourriez-vous nous dire ce qui rend votre galerie unique ?

KT : La Galerie Taménaga se distingue par son double héritage franco-japonais, servant de passerelle culturelle entre deux traditions artistiques parmi les plus dynamiques au monde. Notre galerie met à l’honneur aussi bien les maîtres modernes qui ont marqué le XXe siècle que des artistes contemporains qui repoussent et redéfinissent les frontières de l’expression artistique.
Chaque génération a su dialoguer avec la précédente, façonnant l’identité singulière de notre galerie. En juxtaposant les esthétiques orientales et occidentales, elle affirme une sensibilité japonaise qui traverse son histoire et ses expositions.

AT : Ce qui rend notre galerie unique, selon moi, c’est que nous sommes l’une des plus anciennes galeries japonaises en France. Depuis plus d’un demi-siècle, nous nous sommes consacrés à établir des liens privilégiés entre les traditions artistiques japonaises et européennes. Grâce à nos galeries implantées au Japon et en France, nous sommes particulièrement bien placés pour comprendre la profonde connexion entre ces deux cultures. Ainsi, nous nous efforçons de refléter cette relation à travers la sélection des artistes que nous représentons.

Reprendre la galerie était-il une évidence pour vous ?

KT : La décision de rejoindre la Galerie Taménaga était profondément personnelle et s’est forgée au croisement de plusieurs expériences. Au cœur de ce choix réside le concept japonais d’Ikigai – une raison d’être qui allie passion, vocation et contribution au monde. Ayant grandi dans une famille où l’art était à la fois une profession et un mode de vie, je pense y avoir développé une appréciation tout particulière.
Mon parcours a également joué un rôle déterminant, j’ai exploré l’intersection entre l’art et les échanges culturels, consolidant ainsi ma vocation. Ces expériences me permettent aujourd’hui d’insuffler un regard nouveau à la galerie, en préservant son prestigieux héritage tout en l’adaptant aux mutations du monde de l’art.

AT : Reprendre la direction de la galerie a toujours été un objectif auquel j’aspirais. Comme le dirait toute personne issue d’une famille passionnée par l’art, nous étions constamment exposés à différents types d’œuvres durant notre enfance. Chaque voyage était l’occasion de visiter des musées, des sites historiques — tout était lié à l’art ! Très reconnaissante pour cet environnement privilégié, j’ai développé assez tôt une passion pour l’art, qui me guide depuis

lors.

En plus de présenter des artistes modernes, Kiyoshi Taménaga avait à cœur de donner une visibilité internationale aux artistes contemporains. Est-ce toujours le cas aujourd’hui ? Quels nouveaux défis rencontrez-vous ?

KT : Cet héritage demeure la pierre angulaire de la mission de la Galerie Taménaga. Mon grand-père, Kiyoshi Taménaga, aspirait à faire reconnaitre des artistes français contemporains bien au-delà de leur pays d’origine, à l’instar de Bernard Buffet, Paul Aïzpiri, etc. Cette ambition a été perpétuée et enrichie par mon père, Tsugu Taménaga, qui a initié une série d’expositions entièrement dédiées à la découverte des jeunes talents japonais. Il est également à l’initiative de l’ouverture de notre galerie à Kyoto, capitale culturelle du Japon, offrant ainsi un espace unique aux artistes émergents et aux collectionneurs, tant locaux qu’internationaux.

AT : Cet engagement demeure tout aussi fort aujourd'hui. Dès la création de la galerie à Paris, mon grand-père avait à cœur de promouvoir des artistes contemporains sur la scène internationale. Mon père, Tsugu Taménaga, s’est davantage par la suite concentré sur la visibilité des jeunes artistes japonais en présentant leurs œuvres à Paris. Aujourd'hui, nous nous inscrivons pleinement dans cette continuité, tout en ayant à cœur de découvrir et accompagner de nouveaux talents français et internationaux. Nous ne voyons pas cela comme un défi, mais comme une opportunité excitante.

Avez-vous une œuvre emblématique ? 

KT : Parmi les artistes que nous représentons, Takehiko Sugawara occupe une place toute particulière pour moi. Son travail figurait dans la première exposition que j’ai organisée en rejoignant la galerie, marquant une étape clé de mon parcours.
Sugawara s’appuie sur des techniques japonaises traditionnelles, utilisant le papier washi, des pigments naturels ainsi que la feuille d’or et de platine. Ce qui rend son œuvre exceptionnelle, c’est sa capacité à préserver l’essence du patrimoine culturel japonais tout en y insufflant une sensibilité résolument contemporaine. Ses œuvres seront mises en avant lors du Printemps Asiatique, où leur résonance avec l’architecture historique du lieu offrira une expérience inédite.

AT : Identifier mon œuvre phare n’est pas simple, car je pense qu’il y en a plusieurs. Cependant, l'un de mes artistes favoris, dont l’œuvre ne manque jamais de me toucher, est sans aucun doute également Takehiko Sugawara. Son travail, que nous présentons lors de ce Printemps Asiatique, représente, à mon sens, l’exemple parfait de l’art contemporain japonais, où l’expression artistique se marie harmonieusement avec la maîtrise des matériaux, à l’image de l’œuvre intitulée Neagarimatsu. Sa gestuelle unique, alliée à cette matière si forte, nous révèle son style immédiatement reconnaissable.

Takehiko SUGAWARA - Neagarimatsu - 146 x 112 cm - Technique mixte sur papier washi monteì

Takehiko SUGAWARA - Neagarimatsu - 146 x 112 cm - Technique mixte sur papier washi monté sur panneau 

Quelle a été votre dernière découverte artistique ou votre coup de cœur ?

KT : Il est presque impossible de désigner un artiste favori parmi ceux que nous présentons. Cependant, une découverte récente m’a profondément marqué : le travail de Maiko Kitagawa, qui prépare actuellement son exposition pour notre galerie parisienne.
Le médium de Kitagawa – le dermatographe, un genre de pastel gras – confère à son œuvre une esthétique unique. À travers la personnification des animaux, elle tisse des fables lyriques en puisant son inspiration dans la tradition du conte japonais. Son travail illustre avec brio la force expressive du monochrome, nous immergeant dans son univers onirique.

AT : Récemment, j’ai développé une véritable fascination pour les artistes japonais travaillant la laque, en raison des techniques extrêmement précises et méticuleuses qu’elles requièrent pour la création de ces œuvres. Nous avons récemment organisé une exposition collective à Kyoto, mettant en lumière ce savoir-faire. J’ai été captivée par leur habilité à conjuguer des techniques ancestrales avec une précision remarquable pour créer des œuvres résolument contemporaines.

Kyosuke TCHINAI - Naissance de la lune - 90 x 180 cm  - Technique mixte sur papier washi m

Kyosuke TCHINAI - Naissance de la Lune - 90 x 180 cm  - Technique mixte sur papier washi monté sur panneau 

Pourquoi souhaitez-vous participer à la 8ᵉ édition du Printemps Asiatique en juin 2025 ?

KT : Participer à cette 8ᵉ édition s’inscrit naturellement dans notre mission de passerelle culturelle entre l’Asie et l’Occident. L’accent mis sur l’art asiatique à l’occasion de cet évènement résonne profondément avec la philosophie de notre galerie.
Le cadre exceptionnel – une pagode historique ornée de reliefs indiens – offre un écrin idéal aux œuvres exposées. Pour cette édition, nous avons choisi de présenter Chen Jiang-Hong, Takehiko Sugawara et Kyosuke Tchinai, dont les styles singuliers créeront un dialogue visuel fascinant pour les visiteurs.

AT : Le Printemps Asiatique est une vitrine prestigieuse pour l'art asiatique. Cet événement constitue une occasion idéale pour nous de présenter nos artistes à un public de connaisseurs ainsi qu’à des institutions venant du monde entier.
Cette année, nous présentons trois artistes : deux artistes japonais, Takehiko Sugawara et Kyosuke Tchinai, ainsi que l'artiste chinois Chen Jiang-Hong. Bien que leurs styles et matériaux diffèrent, chacun incarne un aspect distinct de la vision de notre galerie. Nous espérons que le public appréciera leurs œuvres dans le cadre magnifique que nous offre la Pagode.

Site internet :​

www.taménaga.com

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PARIS

18, AV. MATIGNON 75008 PARIS, FRANCE

+33 (0)1-42-66-61-94

TOKYO

7-5-4, GINZA, CHUO-KU, TOKYO, 104-0061 JAPON

+81 (0)3-3573-5368

OSAKA

1-4-1, SHIROMI, CHUO-KU, OSAKA, 540-0001 JAPON, HOTEL NEW OTANI ARCADE

+81 (0)6-6949-3434

KYOTO

265-7, KAMIHORITSUMECHO, HIGASHIYAMA-KU, KYOTO, 605-0991 JAPON

+81 (0)75-532-3001

Printemps Asiatique Paris

Du  5 au 14 juin 2025

Les plus importantes galeries d’art et d’antiquités spécialisées, maisons de ventes aux enchères et institutions culturelles s’unissent pour rendre compte de la richesse des arts asiatiques et du dynamisme du marché français.

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