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“Séduction”, l’exposition à découvrir au Musée Pincé d’Angers

Un fonds extra-occidental remarquable dans le Grand Ouest 

 

Les collections du musée Pincé se répartissent en trois grands ensembles : les civilisations antiques méditerranéennes, les civilisations de l’Amérique précolombienne et un troisième concernant les arts de l’Extrême-Orient (Chine et Japon). La collection asiatique du musée se distingue par ses céramiques et bronzes chinois ainsi que par ses objets en laque et ses masques de théâtre japonais. Les estampes japonaises sont, quant à elles, présentées par rotation dans le cabinet d’arts graphiques, au rez-de-chaussée du musée, en lien avec l’exposition temporaire annuelle.

Anonyme, école moghole de Murshidabad, Dîpaka Râga (détail), 18e siècle © Musées d'Angers, David Riou

Pourriez-vous décrire votre rôle en tant que directeur du musée départemental des arts asiatiques à Nice? Comment prépare-t-on une telle exposition ?

L’Asie sans réserve, c’est une réponse à une question que l’on nous pose presque tous les jours au musée : qu’avez-vous dans les réserves ? Dans l’opinion commune, on y cache des trésors alors qu’en réalité, les musées exposent au maximum leurs chefs-d’œuvre pour se montrer le plus attractif possible. Néanmoins, les réserves relèvent effectivement des œuvres extraordinaires que les équipes de conservation retirent des espaces d’exposition en raison de leur fragilité. Les textiles et les arts graphiques ne s’exposent que trois à quatre mois d’affilée à 50 lux et sont ensuite mises au repos pendant trois à quatre ans. Ces œuvres ne se régénèrent pas, bien sûr, mais cette règle permet de les faire durer le plus longtemps possible. Les réserves du musée départemental des arts asiatiques ont donc été le point de départ de ce projet, qui a d’autant plus de sens cette année en raison du 25ème anniversaire de l’institution. Et par extension, mon intérêt s’est porté sur les œuvres asiatiques conservées dans les réserves d’autres musées du territoire des Alpes-Maritimes pour montrer que l’histoire du patrimoine local comprend également une part d’Asie, dans des lieux auxquels on ne s’y attend pas. Sept institutions, dont l’université Côte d’Azur, le musée Matisse ou encore le château de la Napoule, ont participé à ce projet.  

 

Les objectifs de cette exposition sont nombreux : partager les enjeux de la conservation dans un musée, montrer qu’une collection vit grâce aux acquisitions, suivre les évolutions sur 25 ans de la collection du musée départemental des arts asiatiques, faire du musée un acteur de la valorisation des arts asiatiques dans le sud de la France, aider les musées partenaires à identifier leurs œuvres asiatiques, lancer une baisse du bilan carbone de la programmation d’expositions du musée (90% de la scénographie est récupérée). Cette exposition est riche en enjeux et constitue le premier volume d’une série d’expositions qui vont explorer les collections asiatiques présentes sur le territoire.

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© Musées d'Angers, David Riou

© Musées d'Angers, David Riou

Attirer, envoûter, charmer, captiver, parader… Si étymologiquement séduire revient à tromper, à détourner de la vérité, son sens s’est peu à peu modifié pour englober les notions d’admiration et de charme, aussi bien physiques que moraux. 

Son omniprésence dans nos sociétés permet de l’envisager comme sujet d’étude afin de définir et comprendre la nature des rapports humains. 

Du 18 février 2023 jusqu’au 19 mai 2024, le musée présente une nouvelle exposition sur ce thème de la séduction. 130 œuvres environ sont rassemblées, issues des collections des six musées municipaux et de l’Artothèque, afin d’établir un dialogue entre civilisations occidentales et orientales. 

Peintures, sculptures, objets d’art, objets archéologiques, photographies, art contemporain, spécimens naturalisés ont été sélectionnés afin d’aborder les multiples aspects de la séduction, explorant également le monde animal.

L’art de paraître 

La question de l’apparence est approfondie, à la fois à l’aide d’objets de mode, de bijoux et d’illustrations, tout comme les conventions sociales qui jouent un rôle important. 

Un focus sur l’art de la coiffure occidentale et chinoise permet notamment d’admirer de somptueux ornements pour maintenir les cheveux, dont des épingles incrustées de plumes de martin-pêcheur façonnés sous la dynastie Qing (1644-1912).

Découverte des métiers de la séduction au Japon, plongée dans l'ambiance d’un cabinet de lecture où il est possible de savourer les correspondances amoureuses de couples mythiques pour s’en inspirer à son tour, l’exposition propose aussi d’initier une réflexion sur la nature, l’image de la séduction et les dangers auxquels elle peut conduire en s’appuyant sur une médiation innovante et immersive.

Responsable des collections du musée Pincé et commissaire de l’exposition : 

Fabrice Rubiella, conservateur du patrimoine aux musées d’Angers

Pour en savoir plus :

Musée Pincé d'Angers

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