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Mannequin d’acupuncture, Chine, dynastie Qing, 18e siècle, Papier et carton, laqué et peint, H. : 46,5 cm ; l. : 14 cm, Paris, Musée national des arts asiatiques – Guimet, don Sir Humphrey Clarke (1967), MG 24068

Photo (C) RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

Médecines d’Asie, L’art de l’équilibre - Aurélie Samuel, co-commissaire de l’exposition, nous en parle

du 17 mai 2023 au 18 septembre 2023

 

A l’occasion du Printemps Asiatique, une visite guidée aura lieu sous l’expertise d’Aurélie Samuel, co-commissaire de l’exposition, le mardi 13 juin 2023 à 14h30. 

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Première exposition française consacrée aux trois médecines asiatiques, “Médecines d’Asie, L’art de l’équilibre” est à découvrir actuellement au musée national des arts asiatiques - Guimet jusqu’au 18 septembre 2023. 

 

Dialogue entre l’art et le soin, l’exposition propose une expérience immersive fascinante à la découverte du qi gong, yoga, herboristerie, astrologie, chamanisme, exorcisme ou encore méditation à laquelle vous aurez l’occasion de vous abandonner dans une salle spécialement conçue à cet effet.

Dans une approche liée au bien-être, les médecines d’Asie sont aujourd’hui largement plébiscitées dans le monde. Elles jouissent d’un intérêt croissant et sont de plus en plus souvent incluses dans les parcours hospitaliers et thérapeutiques conventionnels. Bien que préventives, les médecines d’Asie ont pourtant développé des diagnostics, des traitements et une approche globale – dite holistique – qui prend en compte le corps et l’esprit dans un tout qui relie le patient à l’univers qui l’entoure.

 L’équilibre des énergies vitales – principe fondamental de toutes les médecines orientales – a donné lieu à de multiples œuvres d’une grande force esthétique et d’une haute portée spirituelle.

“L’exposition Médecines d’Asie, l’art de l’équilibre est un événement exceptionnel à bien des égards ! Première exposition consacrée aux trois grandes médecines asiatiques en France, elle est aussi en quelque sorte un nouveau terrain d’exploration au-delà des frontières traditionnelles du musée national des arts asiatiques - Guimet. Parler de médecines orientales semble être aujourd’hui quelque chose d’assez banal tant ces domaines sont ancrés dans les mœurs occidentales. Pourtant, il nous a paru important de présenter dans cette exposition les grands principes, et en particulier les principes communs, qui régissaient ces traditions médicales. La circulation des énergies, la prise du pouls, l’approche holistique du patient et la prise en compte d’influences divines ou démoniaques dans la propagation des maladies sont autant de thèmes propres aux médecines d’Asie.

Bien des parallèles peuvent être faits entre ces pratiques et l’organisation qui régit la vie de nos institutions culturelles. Réfléchir au sujet d’une exposition, à sa réception par le public, revient à évaluer l’état de santé d’un projet : sa viabilité. Envisager sa mise en scène, la manière dont il se visitera et concevoir l’espace dans lequel les visiteurs se mouvront, cela n’est ni plus ni moins que réfléchir à la circulation des flux pour que déplacements, contemplation, découverte et agrément du visiteur forment une symbiose harmonieuse. Il arrive aussi que ces événements soient l’occasion pour certaines œuvres de passer entre les minutieuses et expertes mains des restaurateurs. Ces médecins de l’art redonnent une vie aux œuvres abîmées par la nature et le temps. Selon des procédés parfois secrets, souvent complexes et toujours miraculeux, les pièces renaissent, retrouvent une « seconde jeunesse » pour le plus grand bonheur de nos visiteurs et des générations futures.

Enfin, comment ne pas penser aujourd’hui, face aux dérèglements du monde, que les musées et leurs acteurs peuvent jouer un rôle dans le bien-être des gens ? Visiter une exposition, consacrer pleinement un temps à la contemplation d’œuvres d’art, n’est-ce pas là une forme de thérapie ? Se laisser aller à des émotions esthétiques, prendre une pause dans l’écoulement frénétique de nos quotidiens surchargés, c’est se donner l’occasion de se faire du bien. Ce sont en tout cas les vœux que nous formons pour toutes celles et tous ceux qui visiteront cette exposition et le musée Guimet.”

 

Yannick Lintz

Présidente du musée national des arts asiatiques – Guimet

Masque Mahakola Sanni Yaka (ou Rajamulla Sanni Yaka), Sri Lanka, 19e siècle, Bois peint, cheveux

H. 99 cm ; L. 69,5 cm ; P. 25 cm, Oxford, Pitt Rivers Museum, 1899.88.1.1 à 1899.88.1.5, Photo (C) Pitt Rivers Museum, University of Oxford

Ce travail fastidieux a duré 3 ans ! Au cours de ses recherches, Annick Fenet s'est aperçue qu'en fait tout le monde s'était trompé sur la date de la création de l’association : ce n’était pas 1926 mais 1923.

Nous fêtons donc cette année le centenaire de la création de cette Société d'Amis qui a été fondée à la demande du conservateur en charge à l’époque, Joseph Hackin. Il souhaitait créer un groupe d'amis autour de l'équipe du musée, mobiliser des mécènes et des scientifiques capables d’aider le musée dans ses acquisitions.

Se forme alors un noyau dur composé du grand financier David David-Weill, du sanskritiste Emile Senart, de l'explorateur tibétologue Jacques Bacot, ou encore du

sinologue Paul Pelliot.

Aurélie Samuel,
co-commissaire de l'exposition

Historienne de l’art, spécialisée dans la culture asiatique, Aurélie Samuel est conservatrice du patrimoine, aujourd’hui commissaire indépendante. De 2001 à 2016, elle travaille au musée national des arts asiatiques - Guimet, d'abord au département Japon, puis à la tête du département des textiles. Auteur de nombreux ouvrages et articles scientifiques, elle a assuré le commissariat de plusieurs expositions, parmi lesquelles “Costumes d'Enfants, Miroir des Grands” (2010), “Tsutsugaki, tissus japonais teints à l'indigo” (2013), “Clemenceau, le Tigre et l’Asie” (2014), “Du Nô à Mata Hari” (2015), “Intérieur coréen” (2015) ou encore “Kimono, Au bonheur des Dames” (2017). Pour la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent, Aurélie Samuel a assuré en 2012 le commissariat de l'exposition “Kabuki, Costumes du théâtre japonais”. En 2017, elle rejoint la Fondation pour l'ouverture du Musée Yves Saint Laurent dont elle organise le parcours permanent et pour lequel elle organise les expositions “L’Asie rêvée d’Yves Saint Laurent” en 2018 et “Les coulisses de la haute couture” à Lyon en 2021.

Lors de cette nouvelle édition du Printemps Asiatique, Aurélie Samuel interviendra dans le cadre d’une table ronde dédiée à l’influence asiatique sur la mode occidentale. Elle nous parlera notamment de l’inspiration asiatique des maisons Dior et Yves-Saint-Laurent. 

Rendez-vous à 15h30, le dimanche 11 juin prochain au musée Guimet pour cette rencontre spéciale autour de la mode !

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A quels objectifs répond l'exposition "Médecines d'Asie"
dont vous êtes co-commissaire ?

C’est la première exposition française consacrée aux trois grandes traditions médicales asiatiques que sont la médecine indienne, la médecine chinoise et la médecine tibétaine. L’exposition tente d’en expliquer les grands principes et met en lumière les traits communs de ces disciplines. L’exposition invite à découvrir quelque 300 œuvres touchant au domaine médical et participant de toutes les formes artistiques. Nous souhaitions montrer que les pratiques médicales avaient été une source d’inspiration pour les artistes et nous ne regardons pas nécessairement ces œuvres sous cet angle habituellement.

Quelle est la pièce de l’exposition qui vous a le plus touchée ?

Il y en plusieurs mais je crois que la peinture de la fin XIXe siècle, représentant la « carte du paysage intérieur » d’un corps selon l’alchimie taoïste, est une œuvre remarquable à la fois par son iconographie mais aussi par son intérêt esthétique. Elle symbolise à elle-seule toute l’exposition : une compréhension du corps en lien avec la nature, une approche holistique des pratiques médicales et une représentation artistique contenant les codes de la peinture extrême-orientale.

Quel prochain sujet rêveriez-vous de traiter ?

Naître et renaître. Une épopée de la vie à travers toutes les cultures, une exposition qui rassemblerait toutes les croyances autour de la naissance et du passage dans une autre vie.

Votre dernier coup de cœur artistique ?

J’ai découvert Georgia O’keeffe lors de l’exposition au centre Pompidou en 2021 que je connaissais que très superficiellement et j’ai été absolument éblouie par son œuvre. Ses peintures ont une force incroyable.

J’adore les créations d’Eva Jospin que je trouve à la fois spectaculaires et profondément intimes.

L’œuvre qui a marqué ?

C’est difficile de répondre à cette question car il y en a tellement !

Je suis évidemment fascinée depuis toujours par l’art indien, ma spécialité d’origine mais j’ai aussi une passion pour la Renaissance italienne et en particulier pour le peintre Le Tintoret.

J’aime beaucoup la littérature japonaise et notamment l’ouvrage d’Okakura Kazuko, Le Livre du thé. C’est sans doute celui m’a le plus apporté non seulement pour l’appréciation de l’art asiatique mais aussi pour la compréhension de notre rapport à la nature et notre façon de l’appréhender pour vivre en harmonie avec elle. J’ai également beaucoup de plaisir à lire Les Enquêtes du juge Ti de Robert van Gulik, qui mêle roman policier et récit historique dans la Chine des Tang.

Le lieu qui vous inspire ?

Parmi les lieux qui me fascinent, j’avoue que je me sens particulièrement bien au Louvre. Chaque fois que je visite ce musée, je le redécouvre et j’apprends quelque chose de nouveau. J’aime beaucoup les demeures historiques conservées en l’état ou qui évoquent l’âme de leur propriétaire. A ce titre, le musée d’Ennery à Paris est un exemple.

Pourrions-nous en savoir plus sur vos projets ?

J’ouvre au mois de juillet une exposition au Mucem à Marseille avec ma collègue Marie-Charlotte Calafat, responsable des collections au Mucem, sur le dialogue entre costume traditionnel et haute couture. Au cœur du projet d’exposition se trouvent les collections textiles du Mucem, ainsi que les nombreux fonds iconographiques portant sur le costume et ses représentations. Mises en regard avec des pièces de haute couture, ces collections témoignent des continuités qui irriguent l’histoire de la mode comme de la porosité des frontières entre créations artistiques et cultures populaires. Au nouveau regard que la création contemporaine permet de poser sur les costumes répond la profondeur historique que ceux-ci offrent aux œuvres des couturiers, dans un dialogue fructueux entre patrimonial et contemporain.    

Je prépare également une exposition sur le Dit du Genji dans les arts et notamment les rouleaux tissés de maître Yamaguchi qui ouvrira en novembre au musée Guimet. L’exposition propose de montrer pour la première fois dans leur intégralité les rouleaux du Dit du Genji, tissés par maître Itarô Yamaguchi. Ce maître tisserand, du quartier de Nishijin à Kyoto, a offert à la France les quatre rouleaux qu’il a réalisés d’après des rouleaux peints de l’époque Heian. Ce cadeau exceptionnel représentait pour lui une façon de remercier la patrie de Jacquard dont le métier mécanisé avait, à ses yeux, sauvé l’industrie textile de Kyoto par son adoption à la fin du XIXe siècle. L'exposition permettra également de présenter l’époque de Heian (794-1185) et de son art de cour, pendant laquelle le Dit du Genji, œuvre majeure de la littérature japonaise du XIe siècle, a été écrit par la poétesse Murasaki Shikibu. Ce roman psychologique a inspiré par la suite les artistes et artisans du Japon jusqu’à nos jours.

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